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Svoboda parti sur la situation en Ukraïne par Andriy Woloshin

Crise ukrainienne : entretien exclusif avec Andriy Voloshyn, chef adjoint des relations internationales pour Svoboda

06/02/2014
KIEV (NOVOpress) – Alors que les médias occidentaux soutiennent ouvertement les opposants ukrainiens, depuis quelques temps ils manifestent une certaine gêne quant à la présence plus active des militants “nationalistes” de Svoboda parmi les manifestants. Se fixant une mission de réinformation, Novopress a rencontré Andriy Voloshyn, chef adjoint des relations internationales pour Svoboda. Entretien traduit de l’anglais.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre mouvement ?
Andriy Voloshyn, chef adjoint des relations internationales pour Svoboda

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Andriy Voloshyn, chef adjoint des relations internationales pour Svoboda

Premièrement merci beaucoup pour l’attention que vous portez à l’Ukraine.

Je suis un des responsables des relations extérieures pour le parti Svoboda – L’Union de tous les Ukrainiens fondé en 1991. Lors des élections de 2012, ce parti a rassemblé 10,44% des suffrages et gagné 37 sièges.

Vous pouvez en savoir plus sur notre histoire, notre programme politique et notre actualité sur la page en anglais de notre site : http://en.svoboda.org.ua

Svoboda est le seul parti qui a réussi a remporté un succès à la fois national et local. Pour être bref, je dirais que nous avons toutes les chances d’arriver au pouvoir durant les prochaines années.

Je suis par ailleurs membre du Club traditionaliste ukrainien qui a été créé à Kiev durant l’été 2009. Il s’agit d’une organisation métapolitique de la Nouvelle Droite.

Nos objectifs principaux sont :

1) L’étude la recherche et l’analyse des traditions ukrainiennes et des traditions d’autres nations.
2) L’étude la recherche et l’analyse de l’impact des traditions dans les sociétés modernes.
3) L’étude de l’héritage occidentale et slave et plus particulièrement les héritages qui ont été oubliés.
4) Participer au dialogue interculturel en fournissant des informations non-biaisée sur l’Ukraine
5) La création et la consolidation d’une nouvelle élite ukrainienne (politique, culturelle, économique et scientifique) qui a une vision du monde traditionaliste.

Depuis 2009, le club a organisé beaucoup d’événements, actuellement nous nous concentrons plus sur la géopolitique et devenons progressivement un think tank.

Racontez-nous s’il vous plaît les origines de la crise qui secoue actuellement l’Ukraine ?

La protestation appelée Maidan a commencé avec l’engagement de quelques activistes qui soutenait l’intégration européenne. Durant la nuit du 30 novembre, les manifestants ont été sévèrement chargés et battu par la police spéciale Berkut. Si cet incident n’avait pas eu lieu, la protestation se serait vite essoufflée. Au contraire, cette attaque brutale a fait descendre plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues pour montrer leur mécontentement à l’égard de la police. Les autorités ont choisi d’ignorer leurs réclamations, ce qui a résulté en encore plus d’affrontements et la révolte violente dans la rue Hrushevskogo. Cinq personnes ou plus ont été tué par la police, c’est pourquoi la population n’attend rien moins qu’un changement complet de pouvoir et bien sûr l’arrêt de toute répression contre les activistes de Maidan ainsi que des garanties de sécurité pour toutes les personnes qui participeraient à ces manifestations.

Le gouvernement a cédé, mais l’opinion publique a estimé que ce n’était pas assez. Les autorités ont perdu toute crédibilité à tous les niveaux. Seul des faits et des accords réels détermineront le futur. Si les autorités veulent pacifier la situation, elles devront faire le premier pas.

Je crois que l’opposition voit l’opportunité de créer une nouvelle majorité au parlement qui inclura les ex-membres du Parti des Régions. Une autre possibilité serait de retourner à la Constitution de 2004 qui donne beaucoup moins de pouvoir au Président.

Qui sont les groupes impliqués dans l’opposition au régime ? Quelles sont vos relations avec eux ?

L’opposition au régime est très vaste. Elle est composée de 3 parti d’opposition (Batkivshyna, Udar and Svoboda), de quelques petits partis non-parlementaires, d’ONG, de Right Sector (les nationalistes radicaux qui sont devenus célèbres après les affrontements de la rue Hrushevskogo), ainsi que de différents partis, organisations et individus. Les relations sont bonnes, notamment parce que la plupart des personnes comprend qu’un ennemi commun nous uni tous. Bien sûr, il y a de nombreuses différences parmi les participants et il y a eu des conflits mineurs, mais l’unité de l’opposition et la collaboration parmi ses participants est forte.

L’immigration est-elle une préoccupation des Ukrainiens ?

Oui, mais pas autant qu’en Europe de l’Ouest. Les pays de l’UE attirent plus les immigrés que l’Ukraine, mais nous comprenons que plus l’Ukraine va se développer et connaitre une croissance économique plus nous attirerons des immigrés, nous devons donc développer des lois anti-immigrations très fortes. Pour le moment nous cherchons à ce que les personnes avec des racines ukrainiennes reviennent au pays et s’installent ici.

Certaines personnes en France pensent que l’opposition est manipulée par les USA, l’UE et l’Allemagne, que pouvez-vous leur répondre ?

Ce n’est pas vrai, cependant nous comprenons que ces pays ont leurs propres intérêts géopolitiques. Malheureusement, la position de la Russie et la pression russe sur l’Ukraine ne nous laisse pas beaucoup de choix. C’est compréhensible que les USA et l’UE soient des alliés de circonstances aujourd’hui. C’est surtout les seuls dont l’opposition impressionne Yanoukovich et ses soutiens, puisqu’ils sont sensibles aux sanctions et à leurs affaires à l’étranger. Qui sait ? Peut-être que si et les politiciens américains et de l’UE étaient restés silencieux, cela aurait encouragé Yanoukovitch à noyer la révolte de Maidan dans le sang.

L’intervention des politiciens étrangers dans la crise ukrainienne ne signifie pas pour autant qu’ils donnent des ordres à l’opposition. Par ailleurs, beaucoup d’Ukrainiens sont furieux qu’il n’y ait pas encore eu de sanctions de la part de l’UE à l’encontre du régime, beaucoup de gens pensent même que l’UE favorise la Russie. Je vous assure que la plus grande partie des manifestant de Maidan agissent par leurs propres moyens et ne dépendent pas d’une aide étrangère.

Quelle est votre position par rapport à la Russie, Vladimir Putin et la minorité russophone en Ukraine ?

Svoboda n’est pas un parti anti-Russes, Svoboda est un parti pro-Ukrainien. Nous résistons contre l’impérialisme russe en Ukraine, cela n’empêche pas beaucoup de russophones et même des Russes ethniques de voter pour Svoboda. Cela est possible car ils comprennent que retourner à une situation similaire à celle du temps de l’URSS n’est pas une bonne idée. Pour eux, il est également possible d’être fortement attaché à la culture russe tout en souhaitant une Ukraine forte et indépendante. Les problèmes ne sont le fait que de chauvins russes qui répètent sans cesse que la culture russe est en danger, alors même que ces personnes savent très peu de chose sur la culture russe, ainsi que la culture en général. Il suffit de regarder la TV, la presse et le marché littéraire pour se convaincre que la langue russe est dominante dans beaucoup de domaines. Dans le même temps, nous observons que beaucoup de jeunes préfèrent l’ukrainien ; en réalité le sujet de la langue n’est pas un problème pour la minorité russe et les russophones, cette question est surtout utilisée après les élections par des politiciens qui n’ont rien à dire.

Quel est votre opinion sur l’Union Européenne et la France ?

L’UE a à la fois des côtés positifs et négatifs. Les aspects positifs sont le régime sans visas qui permet aux Européens de découvrir les cultures des pays qui les voisinent.

Les aspects négatifs sont : l’affaiblissement d’institutions telles la famille et l’Eglise, le multiculturalisme, le consumérisme, l’immigration incontrôlée en provenance de pays non-européens, etc. La France est un des pays dans lequel tous ces aspects négatifs sont en train de se développer rapidement. Nous voyons tout de même qu’il y a une grande opposition au mariage homosexuel, contre la politique de François Hollande et l’augmentation du racisme anti-blanc. Cette situation ne peut qu’encourager le développement et la popularité d’une droite forte et nous espérons qu’une nouvelle génération de chefs la prendra en main.

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